Du sommet à la base… jusqu’au plancher des vaches

Des dirigeants nationaux des grands partis politiques, c’est une chose. Des élus locaux dans les communes rurales, c’en est une autre. Ces derniers sont parfois sans étiquette ou bien membre d’un parti, c’est selon. Toujours est-il, ils sont proches de leurs administrés, au fait des problèmes réels de leur commune et rivés sur les réalités sociales des gens ordinaires, à des années lumières des états-majors nationaux des grandes structures politiques.

Un beau matin en septembre 2011 un client m’a appelé afin de retenir mes services chez le notaire de son village, une commune située au beau milieu des champs de blé de la Seine et Marne. Je me suis exécuté : c’était pour la signature d’un contrat de mariage car un des villageois allait convoler en justes noces avec une étrangère qui ne maîtrisait pas le français. Après la signature du contrat sous le régime de séparation des biens, venait ensuite la cérémonie nuptiale à la mairie. Madame l’adjointe au maire devait lire les articles pertinents du Code Civil régissant les droits et devoirs des époux, et les futurs conjoints devaient dire « oui » devant cette représentante de la République pour officialiser leur union aux yeux de la nation. Dans le domaine du droit, la signature d’un contrat est habituellement un geste très austère mais quoi de plus gai qu’un mariage ? Surtout quand la famille de la belle vient de l’étranger pour l’occasion, un événement qui n’arrive pas tous les jours dans cette petite localité rurale. Alors lorsque je suis arrivé le jour J pour interpréter à la mairie, la mariée était en robe de noces, son fiancé en frac et les membres des deux familles et leurs amis respectifs étaient tous sur leur 31. Madame l’adjointe au maire aussi, ainsi que Monsieur l’interprète. Après tout, mariage oblige, il fallait être tiré à quatre épingles. Monsieur le Maire est passé pour l’occasion afin de saluer ce joyeux rassemblement. Son adjointe me l’a présenté et il a pris quelques minutes pour causer avec moi, parlant de tout et de rien. Il n’avait pas d’autre rendez-vous ce jour-là, un samedi, et semblait content de discuter avec ses administrés et quelques visiteurs qui venaient de l’extérieur de la commune. Alors je ne pouvais pas résister à la tentation de l’inviter pour un pot au bistrot du village situé de l’autre côté de la rue une fois le mariage célébré, car j’avais une petite idée derrière la tête. Il a accepté volontiers mon invitation.

(suite avec le prochain article)

2 Commentaires sur “Du sommet à la base… jusqu’au plancher des vaches

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